• Londres.

    Il était tard, et je suis sorti autour de chez moi, histoire de me changer les idées. Il faisait froid, mais si j'étais resté enfermé, avec tout ce qui ne n'allait pas, ça n'aurait pas fait avancer les choses. Fallait que je change un peu de décor, même cinq minutes. Que je voie des gens si possible. Y'avait personne dans ce parc. Il faisait trop froid, et puis c'était la nuit, alors les gens ils restaient chez eux. Ils sortaient pas les gens. Y'avait la télé pour s'occuper. Et sinon ils avaient bien assez de soucis pour pas avoir le coeur à sortir. Faut du courage pour sortir, pour espérer. Mince, que je me disai, ça faisait à peine deux  minutes que j'étais sorti et il commençait déjà à pleuvoir. Pas le choix, je devais rentrer. Et puis non, j'ai continué. Je pensais que la pluie me ferait peut-être du bien, au final. Me réveillerait. Et puis, au fur et à mesure que j'arrivais au bout du parc, il y avait une sorte de rumeur qui commençait à monter. Dès que je fus assez près, je pus entendre la musique, bien distinctement. Je ne sais si ce fut plutôt là cause de la musique ou de la pluie, mais je fus parcouru d'un grand frisson, et je me mis à courir en direction de la musique. Là, dans cette rue, se trouvait un bar, avec quatre ou cinq motos garées devant, et des belles. C'était de là que venait la musique. Moi, ça m'arrangeait bien de trouver un tel endroit, car j'étais trempé et j'avais bien besoin de me mettre à l'abri, et puis la musique me plaisait.

    Un verre de bière, une cigarette, et surtout, un groupe de jazz. Je le regardai jouer, je l'écoutai surtout, et j'oubliais tout. Les soucis du quotidien, ce qui m'oppressait et me compliquait la vie. Quand vous voyez des gars comme ça jouer librement  la musique qu’ils aiment, sans se poser plus de questions, ça vous libère aussi, et quand leurs notes s’envolent dans l’espace, votre âme est suspendue à ces notes et s’envole avec, légère, déchargée pour un temps de ses fardeaux.

    Alors que j'étais grisé par la musique et planais quelque part entre la stratosphère et la Stratocaster, je me suis arrêté quelques secondes pour observer ces musiciens, un à un. Je me rendis compte à quel point chacun était comme fou une fois son instrument dans les mains combien chacun vivait sa musique, intensément, physiquement, expressivement, et je me disais que j'aurais bien aimé vivre quelque chose d’aussi intense et me sentir aussi libre qu’eux.

    Ce genre de musiciens, ils ne retiennent pas leurs sentiments, n’ont pas peur de s’affirmer et n’ont rien à perdre : ils jouent parce qu’ils aiment ça, un point c’est tout. Pas une affaire d’argent, juste une question de vivre sa vie, pleinement. Ils ont sans doute tous un petit boulot à côté, survivant le jour en attendant de vivre la nuit. Au fond, a-t-on vraiment besoin de plus?

    Flottant sur la mélodie, le saxophone encore vibrant dans les poumons, je décidai de finir ma bière dehors, en regardant les étoiles, histoire de philosopher un peu devant l’immensité du monde. Fallait bien rentrer.

    La porte du bar était ouverte et j'entendais toujours la musique, à peine atténuée. J'ai allumé une cigarette et j'ai pensé à la vie, en me disant que tout le monde, et moi en particulier, ferait bien de s’inspirer de l’énergie, de la passion et de la foi de ces musiciens en ce qu’ils faisaient. Derrière la vitre, dans un coin, on entendait un groupe de jeunes, habillés en motards, coupe de cheveux façon rocker. Ils parlaient, riaient et se disputaient très bruyamment, tapaient sur la table. Ils me couvraient presque la musique avec leur vacarme. Ils ne lui prêtaient aucune attention, et n'avaient pas plus d'égards pour ceux qui auraient voulu, eux, l'écouter. Pour ces jeunes, elle était sans doute juste un fond sonore quelconque et pas digne d'intérêt. Dommage, dommage qu’ils ne comprennent pas, pensais-je.

    Un motard démarra devant le pub et fit rugir trois fois la bête avant de partir en fracas. Le saxophone lui fit écho, suivi de près par la trompette, avant que le piano ne se lance dans un solo en boucle des plus entêtants. Je fus malgré moi frappé par l'harmonie surprenante des discussions, des bruits de verres et des bruits de ville avec la musique. Même la lumière à l'intérieur et l'obscurité de dehors, et même la fumée de cigarette, semblaient avoir été choisies pour aller avec cette musique. Ou l'inverse.

    Je rentrai alors dans le bar pour poser mon verre, lorsque le groupe s'arrêta et remercia ceux qui l'avaient écouté. Je ressentis un pincement au coeur comme  j'en avais rarement vécu, pas seulement parce que je savais que j'allais retourner à ma solitude, mais surtout parce que je ne voulais pas que la magie, leur magie, s'arrête. Mais juste avant de partir, ils nous firent un dernier clin d'oeil et reprirent le micro pour crier le plus beau des adieux qu'ils pouvaient nous faire :  "We are the Sultans of Swing!"



    C’est mon interprétation de Sultans of Swing. Une ambiance, une sonorité du soir, avec un pub, un groupe de jazz et des bruits de ville. Des musiciens insouciants qui ne jouent que pour leur plaisir (« And Harry does’nt mind, if he doesn’t make the scene »), en revendiquant leur identité à travers leur musique (« And they make it fast, with one more thing : We are the sultans, we are the Sultans of Swing »).

    Parmi les figures de ce groupe, on trouve « guitar George », qui se contente de jouer « son » truc parce que c’est ce qu’il aime, son truc c'est le rythme, il a une vieille guitare et il s’en fout, parce que c’est suffisant :  « You check out guitar George, he knows all the chords, But it’s stritlcy rythm he doesn’t want to make it cry or sing, Yes and an all guitar is all he can afford, When he gets up under the light, to play his thing ».

    On retrouve aussi de nombreux bruits assimilables à des bruits de moto dans Sultans of Swing, que l’on comprend si l’on sait que Mark Knopfler a toujours été un fondu de moto, sans doute sa 2ème passion après la guitare. Pour vous en convaincre, prenez les 4 premières notes du 1er solo, et demandez vous si elles ne pourraient pas être les rugissements de la moto puis son départ.

    On découvre également une peinture de la société avec « you step inside but you don’t see too many faces » et « and a crowd of young boys they’re fooling around in the corner », « they don’t give a damn about any trumphet playing bands, it ain’t what they call rock and roll » : à l’époque, non seulement le rock and roll avait sans doute trop éclipsé le jazz, mais il est probable que Mark Knopfler ne fasse pas allusion au vrai rock and roll, mais plutôt à « what they call rock and roll », ce qui est très différent, et pourrait désigner le punk qui sévissait à l’époque, c’est-à-dire de la "musique" informe de "young boys" à base de guitare électrique, en opposition au bon vieux jazz et au vrai rock qui eux, savent et savaient avoir de la finesse et de la beauté.

    Bien sûr, outre l'histoire racontée par les paroles et la musique, il y a la musique elle-même, belle et virtuose au possible, et l'écouter vaut plus que tout ce qu'on pourrait dire dessus.

    Sultans of Swing est LE chef-d'oeuvre de Dire Straits, celui qui les a fait connaître des maisons de disque et leur a permis de signer un premier contrat (voir cet article). C'est le titre phare du premier album - bien que celui-ci fût rempli de chansons de grande qualité - et le titre qui restera à jamais comme l'hymne du groupe.

     

     

    Voici également le texte des paroles :

     

    You get a shiver in the dark
    It's been raining in the park but meantime
    South of the river you stop and you hold everything
    A band is blowing Dixie, double four time
    You feel alright when you hear the music ring

    But then you step inside, but you don't see too many faces
    Coming out of the rain to hear the jazz go down
    Competition to other places
    Yeah but the horns, they're blowing that sound
    Way on downsouth, way on downsouth, London town

    You check out guitar George, he knows all the chords
    But it's strictly rythme he doesn't want to make it cry or sing
    Yes and old guitar is all he can afford
    When he gets up under the light, to play his thing

    And Harry does'nt mind, if he doesn't make the scene
    He's got a daytime job, he's doing alright
    He can play the Honkey Tonk just like anything
    Saving it up for friday night
    With the Sultans, with the Sultans of Swing

    And a crowd of young boys, they're fooling around in the corner
    Drunk and dressed in their best brown baggies and their platform soles
    They don't give a damn about any trumphet playing band
    It ain't what they call rock and roll
    And the Sultans, yeah the sultans they played Creole... Creole

    And then the man he steps right up to the microphone
    And says at last just as the time belle rings
    Good night, know it's time to go home
    And he makes it fast, with one more thing
    We are the Sultans, we are the Sultans of Swing


    Par Grégoire Linakis


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  • L'image de l'article est une photo de ma Les Paul, une Gibson Les Paul Studio.

    Le guitariste Les Paul, de son vrai nom Lester William Polfus, est mort hier, le 13 Aout 2009.

    J'ai le regret de ne rien connaître de sa musique, mais je connaissais son nom bien avant de savoir qui c'était.

    Comme pour beaucoup de gens importants qui ont laissé leur nom à un truc sans qu'on sache qui ils étaient de leur vivant, j'ai ignoré jusqu'au jour de sa mort l'origine de "Les Paul" dans "Gibson Les Paul".

    Car, pour ceux qui ne le savent pas, la Les Paul est un modèle de guitare, plus précisément, un modèle de guitare Gibson, même si, par la suite, d'autres marques ont repris la forme, voire le nom du modèle, de la même façon que la Fender Stratocaster a vu sa forme reprise par la plupart des marques de guitare.

    Cette guitare est en particulier la guitare que Mark Knopfler a utilisée à l'origine sur la chanson Money For Nothing (ou encore Brothers in Arms), et, sur la célèbre pochette de la compilation Money For Nothing (dans la présentation du blog), où l'on ne voit pas le visage de Knopfler et où sa veste est coloriée en bleu, c'est une Gibson Les Paul qu'il tient entre les mains. Elle fut également la guitare de nombreux autres guitaristes, parmi lesquels Gary Moore, connu pour n'utiliser quasiment qu'elle quand il joue du blues, notamment ses deux titres les plus connus, Parisiennes Walkways et Still Got The Blues.

    Son chaud, rauque, rond, aigus jamais criards, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est une guitare qui a du caractère. Vous pouvez vous en rendre compte en écoutant les deux titres de Gary Moore évoqués ci-dessus, qui vous donnerons d'ailleurs une très bonne idée du son caractéristique de la Les Paul. Associée entre autres à une pédale wah wah bloquée à mi-position, elle donne ce son si particulier au riff de Money For Nothing.

    Voici Mark Knopfler avec sa Gibson Les Paul, de couleur Sunburst et modèle probablement Standard (le meilleur) alors que la mienne est la Les Paul Studio (entrée de gamme Les Paul, mais une entrée de gamme Gibson Les Paul, c'est de toute façon déjà du haut de gamme de guitare) :



    Et Gary Moore, toujours sur une Les Paul Standard :

    Gary Moore avec sa légendaire Gibson Les Paul Standard


    Avant de conclure, disons quand même quelques mots sur Les Paul lui-même.

    Il a participé à la création de la première guitare électrique à corps plein de la marque Gibson (!), qui est, vous l'aurez compris, la Les Paul (commercialisée en 1952). Autant dire - comme je l'ai lu sur dans un commentaire d'un lecteur du monde.fr en réaction à l'article annonçant sa mort - qu'on doit inifiment plus à ce gars qu'à n'importe quel banquier (pour peu qu'on aime un minimum la musique à base de guitare électrique).

    Les Paul n'était pas seulement une image pour la marque Gibson : il s'est vraiment investi dans la fabrication de cette guitare, et c'est d'ailleurs lui qui fit en premier une proposition de guitare à Gibson, leur en proposant une première maquette qu'il avait lui-même fabriquée. C'est également lui qui a inventé l'enregistrement mulitpiste, qui permet d'enregistrer les instruments séparément. Mais vous trouverez plus de détails sur sa vie et ce qu'il a fait en farfouillant sur internet, ce que je vous encourage vivement à faire.

    Et pourquoi pas en l'écoutant. ;)

    Une façon simple de lui rendre hommage qui ne lui déplairait sûrement pas... surtout que ça vaut vraiment le coup!



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  • Dire Straits a sorti en tout 6 albums en dehors des compilations et des albums live.

    Dans l'ordre :

    - Dire Straits (1978)
    - Communique (1979)
    - Making Movies (1980)
    - Love Over Gold (1982)
    - Brothers In Arms (1985)
    - On every street (1991)


    Leurs albums live commercialisés sont les suivants (dates d'enregistrement) :

    - Live at the BBC (1978 & 1981)
    - Live in Germany (1979, Rockapalast)
    - Live Alchemy at Hammersmith Odeon (1983)
    - Live On The Night (1991)

    J'ai fait parmi ces albums une sélection de 28 chansons, que je considère comme les meilleures du groupe, dans les meilleures versions que j'aie pu trouver sur deezer. Sultans of Swing est la seule présente 2 fois, en version album et en version live, mais la version live est tellement enrichie par rapport à la version album que je n'hésite pas à considérer ces deux versions comme deux titres distincts.

    Mais vous ne rêvez pas, j'en ai bien choisi 28, et 28 qui valent vraiment le coup.

    Oui, la discographie de Dire Straits est très riche, et surtout, riche en titres de grande qualité (du moins selon moi, ne nions pas notre inévitable subjectivité), alors que la plupart des gens ne connaissent que 2 ou 3 chansons de Dire Straits, et ne cherchent pas d'eux-mêmes à en connaître davantage, n'imaginant sûrement pas à quel point le reste vaut le coup d'être écouté.

    Rares (inexistants) sont les autres groupes dont je peux dire que j'écoute en boucle une playlist de 28 de leurs chansons que j'aime toutes énormément, et dont le rapport (chansons excellentes selon moi)/(chansons connues du grand public) est si élevé.

    Et il manque Portobello belle dans la playlist deezer, car je n'ai pas trouvé la version live de la compilation Money For Nothing, la seule qui vaille le coup selon moi. Ce qui nous amènerait à 29 chansons.

    Evidemment, parmi les 29, qui sont déjà toutes excellentes, j'ai mes préférées (disons que celles-là sont excellentissimes) :

    - Sultans of Swing (album et live Alchemy)
    - Tunnel of love (album et live Alchemy)
    - Once Upon a Time in the West (live Alchemy)
    - Telegraph Road (live Alchemy)
    - Love Over Gold
    - Six Blade Knife (live at the BBC)
    - Money For Nothing (Brothers In Arms)
    - Brothers In Arms (de préférence la version On The Night, exceptionnelle)
    - Calling Elvis (de préférence la version On The Night, exceptionnelle)
    - Down to the waterline (album et live at the BBC)
    - Lady Writer (Communique)
    - Romeo and Juliet (live Alchemy)
    - Walk Of Life (surtout la version du live On The Night)
    - Where do you think you're going

    Soit une quinzaine de chansons.

    Je n'ai pas trouvé sur Deezer les versions On The Night, que j'ai du coup remplacées par les versions album.

    Enfin bref, voici le lien que vous attendez tous! (playlist que je vais mettre en lecture automatique sur le blog via un lecteur portable)


    Playlist Dire Straits (28 chansons)



     


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  • Londres, 1977. Trois musiciens complètement fauchés vont se rencontrer par le fruit du hasard et ne savent pas encore qu’ils vont fonder un des plus grands groupes de rock des années 80 :

    John Illsley, un jeune bassiste fauché qui essaie tant bien que mal de finir ses études de sociologie, loue un appartement dans un vieil immeuble complètement délabré.

    Lorsqu’un beau jour, une de ses amies lui dit qu’un certain David Knopfler, qui vient de se faire mettre à la porte de chez lui, a besoin d’un logement. David emménage alors chez John.

    David avait parlé à John de son frère guitariste Mark, et le jour ne tarda pas où John rencontra Mark dans l’appartement : 

    « J’étais sorti toute la nuit et rentré à dix heures du matin. Je suis entré dans le salon où j’ai vu ce type allongé par terre, la tête appuyée contre une chaise. Il dormait profondément, tout habillé en denim et bottes de cuir. Il avait une guitare posée sur le ventre. Je me suis dit : putain, ça doit être Mark. »

    Mark Knopfler est un virtuose de la guitare, compose, écrit et chante; David joue de la guitare rythmique, John est bassiste : il ne manque plus qu’un batteur pour former un groupe, ce qu’ils feront dès qu’ils en auront trouvé un : Pick Withers, une vieille connaissance de Mark.  

    Ce groupe, ils l’appelleront Dire Straits, en référence à leur situation financière désespérée (Dire Straits signifie « fauchés, sans un sou, dans la dèche »).

    Un gros coup de pouce leur fut alors donné en 1977 par Charlie Gillett, présentateur de l’émission Honkey Tonk sur BBC Radio. Les Dire Straits lui avaient envoyé une maquette de Sultans Of Swing, et celui-ci, ébloui par cette chanson, la diffusa pendant son émission. Le directeur de Phonogram, qui écoutait l’émission et qui était sous la douche à ce moment-là, en sortit aussitôt et se précipita vers son téléphone pour entrer en contact avec Dire Straits. Puis les offres de contrat se bousculèrent.

    Leur premier album, Dire Straits (1978) sera salué par la critique et remportera un énorme succès en Europe, et ce malgré un coût de réalisation ridicule (12500 livres sterling), preuve qu’il n’est pas nécessaire de dépenser des fortunes pour faire un disque qui marche et de qualité (message personnel à l'industrie du disque : arrêtez de nous souler à tout bout de champ avec les chansons que vous voulez absolument nous vendre, pour nous dire après que votre pub justifie le prix des CD...).

    La suite ? Des tournées gigantesques allant jusqu’à 248 concerts et 117 villes en un an, des stades pleins à craquer, plus de 120 millions d’albums vendus à ce jour, dont l’album Brothers In Arms (1985), album excellent du début à la fin, maintes fois récompensé, et qui fut un des plus gros succès commerciaux de toute l’histoire du rock anglais (plus de 30 millions d’exemplaires vendus). Cet album contenait, sur ses 9 chansons, 5 grands succès internationaux, qui sont par ordre décroissant de succès : Money For Nothing , Walk Of LifeBrothers In Arms, Your Latest Trick et So Far Away (devant le succès de ces titres, tous sont également parus en singles).

    Le succès de Dire Straits s'explique d'abord par l'éblouissante technique guitaristique de Mark Knopfler – leader du groupe - et par son sens hors norme de la composition, mais également par ses talents d’auteur et de chanteur, ainsi qu’au matériel et aux réglages utilisés, avec un son généralement assez clair et peu saturé.

    Si leur son est souvent reconnaissable, le groupe a su varier ses compositions : par exemple, les styles de Sultans Of Swing, Money For Nothing, Walk Of Life, Romeo and Juliet et Brothers In Arms sont très différents les uns des autres, et même si Mark Knopfler joue presque toujours sur guitare électrique, il utilise aussi une guitare électro-acoustique sur certains titres, comme Romeo and Juliet (National Steel Guitar), Private Investigations, ou encore Love Over Gold.

    Mark Knopfler est influencé par le rock, la country et le blues, tout en restant par ses textes et par sa voix très distinctement britannique, avec quelque chose en plus qui fait que Dire Straits se distingue de tout ce qui a été fait avant, n’est pas vraiment classifiable et possède un style unique, que les connaisseurs appellent tout simplement le style « Mark Knopfler ».

    Leurs succès sont très nombreux, et je vous recommande pour ma part :

    Sultans Of Swing * -  Money For Nothing - Brothers In Arms **- Tunnel Of Love * – Walk Of Life ** - Your Latest Trick ** - Lady Writer - Calling Elvis ** -  Romeo and Juliet *  - Telegraph Road * -  Once Upon A Time In The West *-  Private Investigations *  - Love Over Gold -  Going Home * -  Portobello Belle - So Far Away - Heavy Fuel – Down To The Waterline


    Et d’autres moins connues :


    Six Blade Knife – Single Handed Sailor –  Wild West End – Where Do You Think You’re Going – Iron Hand – News – You and Your Friend ** - Lions – In The Gallery - Communiqué


    * En particulier la version du Live Alchemy, aussi connue sous le nom de Live At Hammersmith Odeon, où plusieurs chansons sont  jouées dans des versions très enrichies par rapport à la simple version album, comme Sultans Of Swing qui s’écarte de la version album dès la 5ème minute pour un époustoufflant solo final de 6 minutes (cf article précédent).

    ** En particulier la version du Live On The Night, pour les mêmes raisons que précédemment.


    Voici encore quelques vidéos de Dire Straits :

    - Telegraph Road (solo final) :


    - Brothers In Arms : 



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  • Par où commencer pour parler de ce groupe et de cette musique qui m'ont bouleversé, ému, captivé, obsédé, et que j'écoute encore aujourd'hui jusqu'à l'overdose sans jamais réussir à l'atteindre?


    Avant même de parler d'eux et de leur histoire - ce qu'on peut trouver sur internet ou dans la littérature - , il serait sûrement judicieux de commencer par mon histoire avec eux : comment je les ai découverts, et ce que cette découverte a provoqué.


    Adolescent (j'ai 22 ans), quand j'avais environ 14 ans, je n'écoutais pas, comme nombre de mes camarades, Skyrock ou Fun Radio, mais de préférence plutôt Nostalige ou RTL2. J'ai depuis poursuivi essentiellement avec RTL2, radio pop rock qui a depuis longtemps l'habitude de passer des chansons de qualité datant en majorité des années 80, avec aussi pas mal de chansons des années 70, des années 90, et laissant une part raisonnable aux nouveautés, mais en les triant sur le volet, même si cette habitude commence à se perdre chez cette radio, qui diffuse de plus en plus de la nouveauté pour diffuser de la nouveauté.


    J'ai donc eu l'occasion d'écouter du Dire Straits puisque cette radio en diffuse régulièrement. Seulement, comme mes parents n'écoutaient que peu de musique anglophone et ne connaissaient visiblement pas Dire Straits, en tout cas pas de nom, je ne les avais jamais entendus ailleurs qu'à la radio. Et bien que je connaissais, ou plutôt reconnaissais certains de leurs titres -ceux qui passaient sur RTL2, en principe-, je n'avais jamais vraiment fait le lien entre les diverses chansons : je me doutais peut-être qu'il s'agissait d'un même groupe, mais je n'avais jamais retenu le nom de ce groupe, et ils ne m'avaient dans un premier temps pas marqué au point d'en faire une passion ou même de me faire me demander de qui étaient leurs chansons.


    Puis, arrivé en école d'ingé, un beau jour, un ami m'a filé sur clé USB quelques chansons qu'il aimait bien. Il y avait évidemment du Dire Straits dans la liste. En voyant le répertoire Dire Straits, je me suis dit : "tiens, quel nom bizarre". Le nom ne me faisait pas bonne impression. J'ai quand même écouté, et là j'ai su que j'avais déjà dû entendre ça. C'était Sultans of Swing, LA chanson de Dire Straits, même si ce groupe est loin de n'avoir fait qu'une seule excellente chanson. Mais celle-là, c'est vraiment l'emblème du groupe. J'ai su que j'avais déjà entendu ça, et quand est venu le solo final, j'ai reconnu sans erreur possible.


    S'en est suivie une écoute en boucle jusqu'à l'overdose : Sultans of Swing, Money For Nothing, Lady Writer, Your Latest Trick, Tunnel of Love, Brothers In Arms... Après 2 ou 3 mois d'overdose, je me suis mis à moins écouter. Puis, à la rentrée de Septembre dernier (2008), cela a recommencé. Mais en beaucoup plus fort.

    Depuis, j'écoute non seulement du Dire Straits en boucle, mais j'en joue aussi, car ce groupe m'a donné envie de me mettre à la guitare électrique, premier instrument que je pratique de toute ma vie (depuis mi Novembre 2008). J'en joue, j'écoute, je regarde (j'ai acheté des DVD de concert), et je lis sur eux (des biographies sur internet, mais aussi un livre, Dire Straits, de Michael Oldfield).

    Si on s'intéresse à Dire Straits, on doit forcément tomber un jour où l'autre sur un nom : Mark Knopfler. C'est l'âme de Dire Straits. En effet, c'est le :

    - compositeur des musiques

    - auteur des paroles

    - chanteur

    - guitariste principal

    Les membres de Dire Straits ont pour la plupart beaucoup changé au cours de l'histoire du groupe (de 77 à 95), mais seul Mark Knopfler et John Illsley, le bassiste, sont restés du début à la fin. Ce qui confirme que Dire Straits est un groupe construit par et pour Mark Knopfler, qui s'est entouré des musiciens qu'il voulait ou que les circonstances ont mis sur son chemin pour jouer ses chansons.

    Pourquoi j'aime Dire Straits? En amour il y a une part de rationnel, une part d'irrationnel. On a même souvent tendance opposer sentiments et rationnalité, ce qui a du sens, mais n'est pas très exact, car même si les sentiments nous font parfois faire des choses contraires à la raison ou non réfléchis, mais ressentis, on peut souvent trouver des explications qui font qu'on aime bien telle ou telle chose. Par exemple, en amour, la psychologie peut tenter d'expliquer les goûts et le comportement des gens.

    En musique, j'ai vraiment du mal à expliquer. Pour moi, c'est beau, et j'ai l'impression qu'on ne peut pas ressentir les choses autrement, car la plupart des chansons de Dire Straits s'imposent à moi comme belles. Pourtant, tout le monde n'aime pas, et réciproquement je n'aime pas certaines choses que d'autres aiment tout autant que j'aime Dire Straits.

    Il y a non seulement la beauté de la musique, de la composition, mais aussi du son si caractéristique de Dire Straits (celui de la guitare de Mark Knopfler, Fender Stratocaster ou Gibson Les Paul, avec les réglages et effets associés), puis de la voix et des paroles, et enfin la beauté du tout mis ensemble. 

    Mais avant d'en parler davantage, je vous invite, pour vous faire une idée, à regarder ces différentes vidéos, qui vous en diront plus que de longs discours :


    Version album de Sultans of Swing (il s'agit d'un live, mais quasi identique à  l'album) :




    Version live de Sultans of Swing (connue sous le nom de version Alchemy, j'y reviendrai sûrement dans un autre article), beaucoup plus riche (!) que la version album (à partir d'environ 5:00, ça commence à se distinguer de la version album, et à devenir vraiment sublime) :


    Tunnel Of Love (clip) :




    Money For Nothing (clip) :





    Et puis ça sera tout pour aujourd'hui, je vous laisse déjà le temps d'apprécier et/ou réécouter ces différents morceaux.


    Mon gros problème est que, dès que je commence à me lasser légèrement d'une de leurs chansons, je passe à une autre, puis à une autre, et en fait il y en a tellement que j'adore, que quand je reviens à celle qui m'a lassé en premier, elle ne me lasse plus du tout!


    Bonne écoute


    PS : image prise sur www.lyricsforall.com


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